Lancé en 2006, Auto Moto Collection était spécialisé dans la voiture sportive de collection. Tous les deux mois, des milliers de passionnés y découvraient de superbes reportages sur leurs automobiles préférées, de sportive d'occasion comme la Ferrari 550 Maranello à la légende d'avant-guerre qu'est l'Amilcar CGSS. Ce magazine a malheureusement disparu et bon nombre de ses lecteurs regrettent encore aujourd'hui que les articles publiés ne soient pas disponibles. Ce manque est aujourd'hui comblé puisque ce blog publiel'intégralité de tous les articles parus. Bonne lecture à tous.



Amilcar CGSS - 1926

CGSS. Quatre lettres éternellement mariées à la plus bagarreuse des marques françaises d’avant-guerre : Amilcar. Pas beaucoup de place, aucun confort, pas plus de protection contre la pluie, mais en retour le plein de sensations, le vent qui fouette le visage et les virages qui vous écrasent sur la fine carrosserie. A mi- chemin entre la voiture et la moto, ce cyclecar continue à faire tourner les têtes et chavirer les cœurs 80 ans après son heure de gloire. Plein gaz !

Lentement, presque timidement, la CGSS sort le bout de son nez du petit garage où elle dort, à l’abri des regards indiscrets. Et pourtant, dans les années 25/30, elle faisait parler la poudre tant sur les petites routes de campagne que sur les circuits. Pour mieux saisir la recette de ce succès commercial et sportif, il faut faire marche arrière jusqu’au début des années 20. Jusqu’alors les automobiles, des engins lourds, sophistiqués et luxueux sont assommés de taxes. Mais après tout, leurs riches propriétaires peuvent faire face.  Une modification de la législation fiscale va cependant sonner l’heure de la révolution.  La loi du 30 juillet 1920 décide de défiscaliser les petites voitures. Pour ce faire, l’administration créée une nouvelle espèce automobile : les cyclecars. Ces autos doivent impérativement peser moins de 350 kg (limite qu’il sera difficile de respecter cependant), n’avoir que deux places et être équipées d’un moteur dont la cylindrée est inférieure à 1100 cm3. A ces conditions, la taxe pour ces cyclecars ne sera que de 100 francs. Une aubaine pour tous ceux que l’automobile commençait à tenter mais qui étaient refroidis par cette fiscalité lourde. C’est justement le but que recherchait le gouvernement à l’origine de cette réforme.

L'avènement des cyclecars
L’effet est immédiat, les constructeurs sont très nombreux à s’engouffrer dans cette brêche. Beaucoup ne survivent que le temps de produire une dizaine d’engins, quelques autres, sans doute plus professionnels, vont s’épanouir dans ce secteur très prometteur. C’est le cas des associés Emile Akar et Joseph Lamy dont l’anagramme des noms donne Amilcar. En 1921 les deux hommes produisent tout d’abord la CC, animée d’un moteur de 904 cm3. Cette première est bien accueillie, notamment pour son ambiance sport qui séduit les clients. Une ligne qui n’est pas que de la façade, le faible poids et la puissance du 4-cylindres en font une voiture nerveuse. Cette tendance va d’ailleurs nettement se marquer avec l’arrivée dans la foulée des types CS et C4. On taquine alors le 100 km/h, un argument non négligeable en ce milieu des années 20. L’autre secret de la réussite d’Amilcar, dont les ateliers sont à Saint-Denis, tient dans la conception même de ses cyclecars. Les concurrents s’inspirent directement des motos dont ils adaptent tant bien que mal les solutions techniques sur leurs autos. Chez Amilcar, c’est différent. Les ingénieurs, dont Edmond Moyet, le père de la 5 CV Citroën qui collabore avec Amilcar, ont conçu leurs cyclecars comme de mini voitures. Il en résulte un comportement routier sain. Par ailleurs, les modèles ne cessent d’évoluer, apportant toujours plus de satisfaction de conduite à leurs propriétaires. Y compris à l’étranger puisque les Amilcar ont été construites sous licence en Italie, sous le nom de Italiana, sous celui de Pluto en Allemagne et sous celui de Grofri en Autriche. Sur les circuits des nombreuses courses organisées en France à l’époque, les Amilcar son redoutables. Elles ont un petit moteur, surtout comparé à certaines cavaleries de la concurrence, mais un cœur énorme. Au point d’inquiéter les Bugatti et autres Salmson. Mais les autres marques progressent et il faut absolument redorer l’image de marque d’Amilcar en mettant au point un nouveau modèle. Edmond Moyet dessine alors la CGS, franchissant du coup la barre des 1.000 cm3 (1074 cm3). La marque de Saint-Denis tient dès lors une arme redoutable qui va être encore améliorée en devenant CGSs en 1926.
Sur piste, c’est la monstrueuse C6, à 6-cylindres 1.100 cm3 et deux arbres à cames qui porte haut les couleurs de la maison. Elle capable de dépasser les 200 km/h. C’est malheureusement à cette époque que les difficultés financières s’accentuent, amenant au départ de Emile Akar et Joseph Lamy. Amilcar poursuit sa route en s’engageant progressivement dans la production de voitures de grand tourisme. A la veille de la seconde guerre mondiale, Amilcar a été absorbée par Hotchkiss, mais produit toujours sous son nom la Coumpound à traction avant et caisse en aluminium. Le nouveau moteur prévu pour ce modèle ne sera jamais commercialisé, la guerre finissant d’achever Amilcar. Si la législation française actuelle empêche la construction d’autos aussi dépouillées, l’esprit cyclecar n’en a pas moins survécu (tant mieux !) et les amateurs de ces voitures minimalistes ne boudent pas leur plaisir.

En route !
C’est la Champagne que la CGSS de  Guy a choisie pour terrain de jeu. Une région vallonnée, avec des routes qui serpent entre les parcelles de vigne. Un cocktail idéal pour celui qui aime s’amuser avec les montées en puissances, les freinages en appui et les courbes exigeantes. Une pression sur le minuscule bouton de démarreur et le quatre cylindres se fâche. Il claque immédiatement puis lâche un son raque, tenant la note sans tousser. Guy enclenche la première. Sa co-équipière, une amie qui connaît bien cette voiture sait que ses mains doivent trouver un appui rapidement car la CGSS accélère sans concession. Les premiers mètres sont avalés en un clin d’œil, juste le temps de passer la seconde, puis la troisième. En une petite minute, les murs sont devenus des vignes et la petite Amilcar est déjà l’assaut de la campagne. A l’occasion d’une halte près d’une cabane de vignerons (qui ont malheureusement tendance à être rasées sans aucun respect pour les souvenirs qu’elles incarnent), Guy détaille sa voiture. Il la connaît par cœur pour l’avoir totalement restaurée, à raison d’un an et de demi de travaux quotidiens. La base de la CGSS est bien entendu sa grande sœur, la CGS. Le châssis est de type échelle, sur la CGS il est posé, via des suspensions à lames de ressort sur les trains roulants. Sur la CGSs, les ingénieurs ont opté pour une solution nettement plus sportive. Le châssis est suspendu par des ressorts entiers à l’avant et des semi cantilevers à l’arrière. D’où le deuxième S, signifiant surbaissé. La tenue de route et le centre de gravité s’en trouvent nettement améliorés, offrant des performances accrues, surtout dans les courbes.
Il est même possible de régler la tenue de toute en jouant sur les amortisseurs à friction équipant aussi bien les roues avant qu’arrière. «Sur piste, je peux les sélectionner très fermes, et franchement ça joue», confirme Guy. Le moteur est toujours l’increvable 4-cylindres de 1.074 cm3, capable de tourner à 3.800 tr/min et délivrant alors 33 chevaux. L’alimentation est dévolue à un carburateur Solex 26 MHG. Les soupapes d’admission et d’échappement sont commandées par un arbre latéral. L’allumage se faisait initialement par une magnéto mais Guy lui a préféré un renvoi d’angle. «Pour rouler, il faut faire quelques aménagements, ce n’est plus la circulation des années 20 et il faut éviter la casse», explique t-il. Ainsi le thermosyphon assurant le mouvement de l’eau dans le circuit de refroidissement reçoit l’aide d’un ventilateur électrique, placé derrière le radiateur. Guy précise encore que son CGSS a un carter d’huile course, nécessitant 7 litres d’huile. Le lubrifiant circule dans le moteur grâce à une pompe à palettes.  Avec à peine 550 kg sur la balance (démarreur et roue de secours compris, des éléments que les constructeurs enlevaient pour présenter leurs voitures aux Mines et ainsi s’approcher le plus possible des 350 kilos fatidiques), le rapport poids-puissance est diabolique. Les premiers CGSS étaient dépourvus de différentiel sur le pont arrière, un équipement qui va être de série sur les derniers modèles.

Faite pour la course

Le CGSS de Guy date de 1926, mais il a reçu cette amélioration au cours de son existence. Sans doute de la part d’un propriétaire qui en avait assez de ramasser les rayons cassés en sortie de courbe serrée. La transmission aux roues arrière motrices se fait par le biais de la boîte à quatre vitesses (il n’y en avait que trois sur les premiers exemplaires). Le freinage est particulièrement poussé pour l’époque puisque cette Amilcar a droit à quatre tambours actionnés par câbles à l’avant et par tringles à l’arrière. Le frein à main n’agit que sur les roues arrière. « Elle freine de façon très satisfaisante, le tout est que les câbles et la tringlerie soient bien réglés », estime Guy qui n’a jamais peur d’attaquer fortement avec son octogénaire. Au point d’avoir explosé, un jour, tous les rayons d’une roue arrière sur un circuit ! Voilà pour les coulisses de ce cyclecar. Avec un tel armement, la carrosserie se devait d’être à la hauteur. Les clients d’Amilcar étaient servis de ce côté-là aussi. La CGSS ne cherche pas à cacher son jeu, elle est là pour la gagne. La carrosserie est étroite et finie en fuseau sur l’arrière. Sur la CGS, les deux places étaient décalées afin de donner plus d’aisance au conducteur. Ce décalage est encore accentué sur la CGSS pour que le pilote puisse s’expliquer à son aise avec le volant à quatre branches en fer. Pour gagner en rigidité, la caisse est asymétrique. Seul le profil droit, côté chauffeur, est échancré pour faciliter l’accès à bord… Enfin tout est relatif puisque la roue de secours est fixée sur ce même flanc droit. L’habitacle est dépouillé à l’extrême : plancher peint, carrosserie sans habillage interne. Le passager a un repose-pied, plus pour éviter qu’il ne vienne perturber les chaussures du conducteur que pour un réel confort. Le pilote doit tricoter avec les trois pédales d’autant plus serrées que l’accélérateur est au centre. Mais là encore Guy se veut rassurant, l’expérience gomme toutes ces complications pour ne laisser que le plaisir de lancer son cyclecar dans les courbes et de lâcher les chevaux dès que la ligne droite s’annonce.
L’équipement de bord est réduit au strict nécessaire : compte tour, compteur de vitesse, montre… Le tout sur fond d’aluminium bouchonné. De toute façon, le spectacle est devant, de l’autre côté du pare-brise, saute vent en verre arrondi. Le capot en aluminium se détache du bleu de la carrosserie pour s’appuyer sur la calandre étroite et haute. Le radiateur est rejeté en arrière de cet habillage pour créer une dépression qui aspire l’air.  A son sommet, le bouchon accueille un thermomètre, véritable témoin d’alerte au cas où la salle des machines surchaufferait. Avec ce museau effilé et l’absence d’ailes ou même de carénage des roues, l’Amilcar adopte dés lors des allures de voiture de course, et on se fait facilement prendre à son jeu. D’autant que l’échappement rageur laisse imaginer deux ou quatre cylindres de plus. Et avec un pilote comme Guy, la magie est totale. On oublie tout de suite les sièges symboliques, dont l’assise est posée directement sur le plancher. On efface le manque total de poignée pour s’agripper quand le virage est pris à la corde. On se moque éperdument de l’extrême étroitesse de l’habitacle. Tout ce confort dont nous sommes si friands aujourd’hui est jeté aux orties. Seul compte le bonheur gigantesque d’avaler la route dans cette ambiance unique. L’esprit cyclecar a encore de beaux jours devant lui.

Read more...

Fiat Dino Spyder 2400

Lorsque le patrimoine italien est en danger, c’est toute une nation qui fait cause commune face à l’ogre américain. Ainsi, après avoir signé un accord de fourniture de moteur pour aider Ferrari dans l’homologation en Formule 2 de son V6 Dino, c’est au nez et à la barbe d’Henry Ford II que le rusé Enzo Ferrari revend des parts de Ferrari SPA au groupe Fiat. L’honneur est sauf: Ferrari reste italien et Enzo peut toujours diriger librement la Scuderia. Il s’en suivra alors une colère de Ford avec l’empoignade aux 24 Heures du Mans que tout le monde connaît. Sur nos routes, le résultat de ces accords est que les Fiat Dino Spider sont motorisés par des moteurs Dino-Ferrari…

Après différentes tentatives infructueuses pour Ferrari d’élargir sa gamme vers le bas (le constructeur de Maranello n’a alors dans sa gamme tourisme que des autos motorisées par des V12), il faut se résoudre à l’évidence d’un partenariat plus étroit avec d’autres constructeurs. Cela est d’autant plus vital que Ferrari souhaite homologuer son nouveau V6 Dino (dont les premières études avaient été initiées par son fils disparu, Alfredo, d’où le nom de «Dino», diminutif d’Alfredino) dont 500 exemplaires doivent équiper un véhicule de tourisme. C’est tout naturellement que toute l’industrie italienne va faire cause commune pour donner un coup de main au Commendatore, non sans arrière-pensées. Les carrossiers Bertone et Pininfarina vont être sollicités pour le design des coupés et cabriolets DIno Fiat, le constructeur de Turin se propose de produire les 500 exemplaires requis en un temps record, faisant ainsi coup double.
D’une part la gamme de Fiat pourrait profiter de haut de gamme prestigieux qui lui font alors défaut, et surtout la famille Agnelli peut envisager un début de prise de contrôle dans le capital de Ferrari SPA. L’aubaine est alors si propice pour Agnelli et le rusé Enzo Ferrari qu’Henry Ford II y laissera, si ce n’est de l’argent, au moins son orgueil blessé par le camouflet orchestré par Ferrari qui l’avait laissé lanterner pour mieux négocier avec Fiat. En 1969, Ferrari signe finalement la cession de capital avec la famille Agnelli, ce qui va déchaîner la colère du tenancier de Détroit. S’en suivra alors une empoignade en endurance entre les mythiques Ford GT 40 et suivantes et les Ferrari P4 notamment. Le point d’orgue sera évidemment la revanche de l’américain sur sa défaite économique sur les pistes des 24 Heures du Mans. Mais c’est en 1966 que Fiat va dévoiler au Salon de Turin son Spider Dino équipée du V6 du même nom de 2 litres avec bloc alu et 160 ch. Il faudra attendre 1969 pour que le V6 prenne du coffre, à l’instar des Dino 246 GT…

Style
En matière de style, les tâches ont été partagées entre Bertone et Pininfarina. Le premier s’est chargé du coupé, tandis que le second s’est acquitté de sa mission avec le Spider Dino. Dès 1965, Pininfarina réalise des premières esquisses pour cette nouvelle Fiat qui symbolisera à elle seule moult enjeux industriels. Dès cette année, le style est presque figé hormis une calandre très agressive et proche d’une Chevrolet Corvair. Puis ensuite, se sont surtout les faces avant et arrière qui seront retravaillées avec un style plus personnel. Autant le coupé Fiat Dino dessiné par Bertone est bien dans le ton de l’époque sans originalité particulière, autant le Spider affiche une personnalité affirmée. Sa calandre qui semble très basse est encadrée par deux paires de phares ronds. L’arrière tronqué propose deux plis à chaque bout d’aile évitant ainsi habilement une lourdeur de style. Ses dimensions sont très compactes avec 4,13 m de longueur offrant ainsi deux places, plus une autre en biais derrière. Mais ce n’est vraiment qu’une place de dépannage. Sur les versions 2400, de belles jantes Campagnolo sont fixées par cinq boulons et non plus par un papillon central. De nombreux détails sur la carrosserie nous ramènent à cet âge d’or de l’automobile, celui de la Dolce Vita et du Bel Canto italien. La griffe Pininfarina est apposée sur les flancs comme sur les Ferrari ! Derrière, pas de doutes possibles, avec ses quatre feux ronds, c’est bien une sportive italienne des années 60… L’habitacle offre une présentation très latine et charmeuse. Le faux bois en placage est aéré pour laisser place à un florilège de cadrans Veglia ronds destinés à donner des indications sur l’état de la mécanique. Le volant tulipé et ses branches ajourées rappelle l’esprit sportif qui anime cette brillante Fiat, tandis que la position de conduite s’avère bonne : jambes tendues et bras pliés. De nombreuses touches de chromes sont chargées de rendre cet habitacle plus cossu. A noter le levier de vitesses incliné qui tombe idéalement sous la main. Plaisir d’égoïstes, ce cabriolet offrait cependant un vrai coffre permettant d’envisager des longs trajets. La capote présente une manipulation très simple mais n’est pas un modèle d’isolation phonique en roulant.

Moteur
Si les premiers V6 de 2 litres étaient des blocs tout alu, pour son 2,4 litres, les ingénieurs sont revenus à un plus classique bloc en fonte. But avoué, avoir moins de soucis de déformation sous les contraintes thermiques. En revanche, la culasse elle reste en alu et cache une distribution très évoluée pour l’époque à 2 x 2 arbres à cames en têtes, soit deux par rangée de cylindres !
Le V6 a gagné donc en cylindrée pour offrir certes plus de puissance (180 ch au lieu de 160), mais surtout une souplesse de fonctionnement accrue notamment à bas régime. Si avec l’ancien V6 de deux litres il fallait le cravacher dans les tours pour en tirer la quintessence, le nouveau autorise de rouler plus décontracté sur un filet de gaz. Mais ses
trois double corps inversés Weber 40 DCNF auront vite fait de déclencher la tentation de votre pied droit pour le faire chanter. Car malgré son nom «d’emprunt», cette brillante mécanique a bien ses gènes à Maranello et sa sonorité est dantesque. Irrésistible ! Les performances sont à l’avenant avec 220 km/h en pointe. Autre modification d’importance sur la gamme Dino Fiat, l’adoption en même temps que le moteur 2,4 litres d’une boîte mécanique ZF à cinq rapports. Son maniement reste ferme mais précis, mais lors d’une conduite plus musclée, le double débrayage ne sera pas superflu pour, d’une part soulager les synchros et d’autre part pallier à la lenteur de la commande de boîte. Côté consommation, pas de surprises avec de tels attributs sous le capot de la Fiat Dino Spider. Comptez entre 12 et 16 litres au cent kilomètres en moyenne.

Châssis
C’est sur une coque autoporteuse que Pininfarina a sculpté les lignes du Spider Dino. Sans arceau ni renforts particuliers, la caisse avoue vite quelques limites de résistance à la torsion. Toutefois, on ne peut pas trop être exigeant avec une auto qui a près de quarante ans ! La grosse nouveauté sur la Fiat Dino Spider 2400, est son train arrière moderne qui vient remplacer l’antique essieu arrière rigide à lame. Le train arrière adopte ainsi des roues indépendantes avec bras obliques et ressorts hélicoïdaux. Cette nouvelle suspension alliée à l’autobloquant et au poids inférieur à celui du coupé (1240 kg tout de même pour le Spider) lui redonne un surcroît de sportivité et de dynamisme. Et le moteur plus velu dès les plus bas régimes lui autorise ainsi une conduite plus homogène. Homogénéité et sport sont donc les composantes marquantes de ce Spider. Les quatre freins à disques sont bien présents pour assurer leur tâche tandis que les pneumatiques en 205/70 VR 14 conservent un compromis entre sport et confort. Seul point qui date l’auto, c’est sa direction à vis et galet très lourde. A l’arrêt, tourner le volant est vite un calvaire !

En acheter une...
Avec seulement 420 exemplaires produits pour les modèles à moteur 2.4L, il faudra s’armer de patience pour trouver un vendeur. Il conviendra surtout de rester lucide et conserver son sang froid, car la difficulté de l’entretien et de la remise en état doit vous faire fuir tout exemplaire abîmé ou incomplet. N'oublions pas que nous sommes en présence d'un véhicule de collection et non d'une vulgaire voiture d'occasion. Pour des modèles en très bon état, il ne sera pas exagéré de prévoir 30.000 euros environ, voire plus. Les modèles 2 litres sont moins cotés et plus nombreux sur le marché. Avant l’achat, comme pour toute italienne des années 60-70, il faut impérativement inspecter minutieusement la carrosserie et les dessous de la belle. La corrosion y fait des ravages dans les endroits habituels (passages de roue, arrière des ailes avant et arrière, bas de caisse et bas de portes). Toujours dans les dessous, les rotules sont à surveiller. Toujours dans les parties invisibles, vérifier qu’aucun problème électrique n’est à déplorer, ce qui reste souvent un sujet de fantaisie. La mécanique est très fiable à condition de la respecter comme il se doit : laisser chauffer avant de la faire chanter, vidange avec de l’huile semi-synthèse 15 w 40 tous les 5.000 km, vérifier la tension de la chaîne tous les 30.000, le jeu de soupapes et le calage tous les 30.000 et réglage de la carburation tous les 12.000 km. A noter que peu de mécaniciens sont suffisamment compétents pour régler une telle mécanique. La boîte ZF est particulièrement fiable et doit être vidangée tous les 15 à 20.000 km avec le pont autobloquant. Lors de votre recherche pour trouver une Fiat DIno Spider, en 2 litres ou en 2,4 litres, il faudra exiger un historique limpide et respectée comme décrit plus haut. C’est très important car les spécialistes prêts à entretenir cette auto charmeuse ne sont pas nombreux et surtout les problèmes d’approvisionnement de pièces détachées sont réels. Quelques pièces existent pour les V6 Dino, en revanche, question finitions et carrosserie, c’est devenu introuvable ou presque. Rareté qui entraîne par conséquent des tarifs prohibitifs sur le marché de l’occasion. Acheter une Fiat Dino Spider 2400, même en très bon état ne doit pas être réalisé sur un coup de tête mais doit au contraire être le fruit d’un achat passion mûrement réfléchi…

Conclusiion
Avec la Fiat Dino Spider, c’est toute la Dolce Vita qui défile à travers le pare-brise. Avec en prime les enjeux industriels et politiques de l’automobile italienne des années 60. Résultat, une ligne superbe signée Pininfarina, un châssis en très net progrès sur les versions 2400 et un moteur qui comporte dans ses gênes le Cavallino Rampante. Avec seulement 420 exemplaires produits, un look unique et élégant et sa mécanique d’orfèvre, la Fiat Dino Spider est avant tout une auto d’esthètes avertis et connaisseurs des plaisirs de l’automobile italienne.
A consommer sans modération mais en toute connaissance de cause…

Read more...