VW Golf GTi 1800 - 1984
La Golf GTI est un phénomène automobile. Par « Golf GTI » on entend évidemment les Mk1, les modèles produits entre 1976 et 1983. Projet élaboré tout d’abord en perruque par des ingénieurs passionnés de sport automobile, le feu vert est finalement donné courant 1974 pour qu’une Golf « Sport » soit commercialisée. Les responsables de VAG tablent généreusement sur un potentiel de vente total de 5.000 exemplaires. Près de 462.000 unités plus tard, la Golf GTI Mk1 a lancé une machine à gagner et un concept qui va connaître un essor sans précédent dès 1976 pour ne s’essouffler que dans le courant des années 90. Des rivales, la Golf GTi 1600 Mk1, n’en manquera pas. Pour certaines plus puissantes ou plus aguicheuses. Mais jamais aucune ne parvint à atteindre ni l’homogénéité de la GTi « teutonne » ni son aura puisque initiatrice du phénomène GTi. Du « jeune » cadre supérieur forcément dynamique, à la femme au foyer des quartiers huppés, aux passionnés de voitures de sport moins fortunés, la Golf GTI était alors devenue la coqueluche de tous. En juillet 1982, après déjà quelques évolutions en douceur sur sa Golf GTI 1600 Mk1, Volkswagen passe à 1800 cm3 pour offrir plus de confort à la conduite quotidienne, sans pour autant perdre l’attrait initial de la Golf GTI
Mk1. Aujourd’hui, les Golf GTI 1800 Mk1 sont moins cotées que les 1600
dont les faveurs du public et des acheteurs lui autorisent des prix de ventes plus conséquents. Une bonne occasion pour les amateurs de petites bombinettes sportives de se tourner vers une 1800 dont le charme est toujours intact autant que son efficacité. La Golf GTI 1800 Mk1 est toujours une GTI à l’ancienne et sans édulcorant…
LOOK
La Golf GTi 1800 Mk1 ne diffère pas réellement des 1600 qui l’ont juste précédé. On retrouve évidemment toujours cette ligne compacte et carrée due à Giorgetto Giugiaro, qui saura rééditer cette forme avec la Lancia Delta (cette dernière innovait cepedant avec des pare-chocs totalement novateurs, peints et enveloppants, préfigurant les boucliers actuels modernes). Toujours chaussée de ses jantes tôles de 13 pouces, la GTi 1800 Mk1 affiche tous les parements des GTI des années 80 : liseré rouge autour de la calandre, spoiler avant en plastique noir, extensions d’aile du même matériau,… L’habitacle n’est pas en reste avec une sellerie qui recouvre les sièges baquets de type « arc en ciel » et une planche de bord qui a gagné un ordinateur de bord très pratique à l’usage lors des déplacements quotidiens. Volkswagen avait déjà pensé aux pères de familles propices aux compromis avec des variantes 5 portes en Allemagne et en Belgique sur les 1600 cm3. Le marché français devra attendre la version 1800 pour pouvoir enfin goûter aux joies des 5 portes, même si la présentation intérieure est plus dépouillée. Par rapport aux GTi d’aujourd’hui, l’équipement de série pourrait paraître pauvre, mais l’avantage se mesure sur la bascule : 810 kg seulement ! Quelques détails vont évoluer sur la courte carrière de la Golf GTi 1800 Mk1 : la calandre va rapidement gagner 4 phares sur les séries spéciales GTI Plus (la voiture de notre essai) tandis que la Rabbit restera plus dépouillée. Pareil pour les jantes alu que la Golf GTi Plus va bénéficier et non la Rabbit. Il est à noter que la finition, certes austère de l’intérieur, ne souffrait pas la critique à l’époque et était au contraire cité en référence, notamment par
rapport à l’approximation de certaines de ses rivales contemporaines
(Renault 5 Alpine et Alpine Turbo notamment). Les Golf GTI se remarquait par une position de conduite excellente, dont les sièges baquets étaient largement responsables.
QUEL MOTEUR !
Avec son appellation différente ( «1800 »), la nouveauté réelle semble
venir sous le capot carré de la Golf GTI. Exit donc le 1600 ? Pas tant que cela car en réalité, le 1800 qui anime cette évolution de la Golf GTI Mk1 est une évolution du 1600 injection. Les motoristes de Wolfsburg ont opéré un réalésage de +1,5 mm et une augmentation de la course de +6,4 mm. Ainsi, Volkswagen est passé d’un moteur « très carré » à un longue course. Vivacité et sport dans le premier cas, adoucissement et confort de conduite dans le second avec accroissement plus du couple que de la puissance. Une astuce régulièrement employée par les constructeurs automobiles. On démarre un produit avec un moteur très carré et plus sportif pour se forger une image et séduire immédiatement la frange de passionnés, puis ensuite on évolue vers un moteur plus longue course pour améliorer le confort et élargir sa cible de clientèle potentielle. Mercedes-Benz a opéré exactement de la sorte avec sa 190 2.3-16S qui reçu par la suite un 2.5-16S par augmentation de la course et un fonctionnement plus lissé et moins pointu. En réalité, le travail réalisé par les motoristes de Volkswagen ne s’est pas limité à un simple réalésage. La culasse si elle reste à 8 soupapes (il faudra attendre la Golf Mk2 pour une variante à 16 soupapes « régulière ») est entièrement nouvelle avec de nouvelles chambres de combustion incorporées alors qu’elles se trouvaient dans les pistons auparavant. Ces derniers sont également inédits
et bénéficient d’un allégement comme les bielles. Avec l’augmentation de cylindrée, et toutes ces modifications, ont était en droit d’espérer mieux que les 2 chevaux de plus gagnés (112 ch à 5800 tr/mn). La puissance maxi est cependant atteinte 300 tr/mn plus bas et surtout c’est le couple qui est transfiguré : de 14 mkg à 5000 tr/mn sur la 1600 il passe à 15 mkg à 3500 tr/mn. Un gain très net à la conduite qui se traduit par une meilleure souplesse d’utilisation et des reprises en progression, malgré l’allongement de la transmission toujours à 5 rapports. Les performances restent toujours d’actualité avec un beau 183 km/h en vitesse maximale, malgré un physique de « boîte à chaussures » et surtout en restant sous les 31 secondes et 10 secondes respectivement au kilomètre départ arrêté et au 0 à 100 km/h. La consommation de la Golf GTI 1800 Mk1 en surprendra plus d’un par sa sobriété légendaire tournant en moyenne entre 7 à 9 litres selon la conduite du conducteur.
CHASSIS
La base de la Golf GTi 1600 Mk1 étant excellente, les ingénieurs allemands n’ont pas cherché à structure monocoque sont greffés les éléments de suspensions. Quatre roues indépendantes guidées par un ensemble Mac Pherson à l’avant (combinés ressorts hélicoïdaux avec amortisseurs hydrauliques) et par un essieu arrière de torsion et ressorts hélicoïdaux et amortisseurs hydrauliques. Des barres stabilisatrices avant et arrière sont également de la partie pour une meilleure efficacité. Toutefois, les plus grosses critiques qu’a rencontré la Golf GTI 1600 Mk1 concernaient le confort très spartiate de sa suspension. Après quelques assouplissements au fil des millésimes, la 1800 reçu donc des suspensions plus souples. Malheureusement pour les puristes des trajectoires léchées sur circuit, la monte de pneumatique à profil 70 et des suspensions souples rendaient cette Golf GTi 1800 Mk1 moins efficace que son aînée. Un comble ! Sans compter sur des freins déjà jugés juste à l’époque, et qui ne se sont pas arrangés avec nos repères « faussés » avec des autos modernes. Mais ne boudons pas notre plaisir car si en efficacité pure, la Golf s’est assagie par rapport à la 1600, elle n’en demeure pas moins une auto très plaisante à la conduite et vive grâce à son poids plume (une Golf GTi Mk5 actuelle pèse presque le double !). Et surtout, si vous n’êtes pas un assidu des sorties circuit, cette Golf GTi 1800 Mk1 pourrait bien se révéler la compagne idéale pour vos déplacement au quotidien en préservant un peu de confort sans se vider de sa substantifique moelle : celle d’une vraie GTi !
ACHETER UNE GOLF GTI 1800 MK1
Il faut se faire une raison, les petites GTi « charismatiques » commencent à prendre de la valeur sur le marché de la collection. Pour preuve les Golf GTi 1600 Mk1 en « état concours » qui peuvent atteindre les 6.000 euros, de même que les Peugeot 205 GTi qui sont touchées par le même phénomène. On ne parle même plus des vraies Austin Mini Cooper S des années 60 ou des Renault 8 Gordini qui commencent à s’éloigner de l’esprit « sport populaire » en raison de seuils d’accès toujours plus haut. Alors bonne nouvelle, la Golf GTi 1800 Mk1 est un peu moins cotée que la 1600. On peut donc espérer trouver une belle GTi 1800 entre 2000 et 3500 euros selon l’état. Les séries spéciales peuvent parfois prétendre à plus, mais intéressent généralement les collectionneurs plus avisés. Il ne faut pas craindre les kilométrages élevés, mais avant tout privilégier impérativement des autos entretenues réellement et régulièrement (vidange moteur tous les 7500 km et tous les 20000 km pour la boîte, courroie de distribution tous les 80000 km) et surtout n’ayant pas subit les affres du tuning sauvage. Attention, le prix de certaines pièces n’est pas donné, réputation VAG oblige, mais il est possible de trouver de la pièce d’occasion en nombre pour les petites bourses.
CONCLUSION.
La Golf GTI 1800 Mk1 n’a pas aujourd’hui l’aura de son aînée, la 1600 cm3. Pourtant, avec l’inflation des « cours de GTi 1600 Mk1 », la 1800 pourrait bien être le choix idéal pour l’amateur éclairé mais pas intégriste, et qui surtout souhaite rouler au quotidien en authentique Golf GTi Mk1, avant que la lignée ne s’embourgeoise. Pas trop chère, fiable et indestructible, d’un entretien raisonnable et dotée de performances encore dans la coup, la Golf GTI 1800 Mk1 est l’achat coup de cœur raisonnable, à condition de trouver un exemplaire sain. A ces conditions, le mythe GTi de l’inspiratrice est à portée de main…